L’été dernier, j’ai un peu failli dans ma vie de femme. Certainement influencée par la magie des soirées estivales – mais surtout par mon copain qui achetait Closer (ceci est un virility fail), j’ai lu BEAUCOUP de presse féminine. Ne nous mentons pas à nous-mêmes : des vacances sans lyncher Zahia ne sont pas vraiment des vacances.
C’est donc entourée de Cosmopolitan, Biba, Closer, Public, Elle et Glamour que j’ai passé mon été. Et après avoir lu à l'assemblée un paquet d’articles régressifs du type : « 10 astuces pour garder son mec », les mâles présents à ce moment m’interrogent :
« Est-ce-que les femmes croient et appliquent vraiment ce genre de conseils ? »
(Il faut dire que l’une des astuces mentionnées dans l’article était d’être chiante avec son partenaire pour briser la routine…)
Impressionnée par leur virilité dévastatrice et m’autoproclamant alors porte-parole légitime du sexe féminin, je leur réponds que non, je ne pense pas, enfin que non, je n’espère pas. Je finis par leur avouer qu’à dire vrai, je n’en sais foutrement rien.
En mon âme et conscience, j’ai pourtant envie de leur hurler que OUI, je suis sûre qu’aucune femme au monde ne croit qu’il faille être chiante pour se faire demander en mariage, et que OUI, maintenant, elles savent toutes qu’après avoir mendié pour l’égalité des sexes, il fallait arrêter de jouer les divas et payer le resto de temps en temps. Bah oui.
Pourtant, force est de constater que si pullulent des articles féminins-psycho-docteur-love-comment-faire-pour-qu’il-me-fasse-un-bébé, ce n’est pas juste pour le plaisir d’anéantir la planète en dégommant des arbres pour les imprimer sur papier (tout ça tu connais, l’écologie c’est important). C’est bien que ça doit plaire (et fonctionner, les conseils du Dr Love ?)
Depuis, j’ai observé le comportement de certaines femmes vis-à-vis des mecs, et je m’interroge.
D'un côté, la casse-couilles de couple assumée qui interdit à son mec de regarder le foot quand elle est là, juste parce qu’elle est là, et se retient sévèrement de péter les plombs 3 fois par jour parce qu’il a parlé trop gentiment à une fille/été en retard/ joué à Fifa. Applique-t-elle la règle du « sois chiante et ouvre-la » qu'elle a lu dans le dossier plage de Cosmo ?
D’un autre côté, la nana pathologiquement méfiante qui rêve du Prince Charmant. Elle aime les gentlemen au point d’avoir déjà rembarré un homme qui lui plaisait beaucoup sous prétexte qu’il n’avait pas payé l’addition. C'est celle qui vous dit qu'elle a lu dans un magazine que les hommes mentaient 3 fois par jour en moyenne, qu’ils pensaient au sexe toutes les 3 minutes et que donc, c'étaient tous des salauds.
Sérieusement, en matière de relations amoureuses, le nombre de conneries qu'on peut lire dans la presse féminine est assez impressionnant. (Par chance pour toi, amie lectrice, je ne parle ici que des conseils amoureux. Je sais qu’un jour tu as mis de l’huile d’olive sur tes cheveux pour les rendre plus brillants. Je sais aussi que ce jour-là, tu l’as regretté très fort). Ce qui me frappe le plus, c’est que nous les femmes – et en partie par le biais de la presse féminine – nous continuons d’asseoir des clichés sur nous-mêmes qui ne font que nous desservir.
Le syndrome de « l'homme = salaud »
La lecture de magazine féminins commence en général durant l’adolescence, période durant laquelle la communication filles-garçons est loin d'être à son paroxysme et où tous s’interrogent sur la vision que peut avoir le sexe opposé.
Tandis que les garçons ont tendance à très peu en parler, les filles, en plus d’en discuter entre elles, voient leurs réponses apportées par la presse féminine. Le problème est que, par manque d’expérience, les informations proposées, souvent légères et stéréotypées, sur les relations entre les hommes et les femmes, peuvent être vite être assimilées comme étant vraies et indubitables. Raison pour laquelle les hommes sont rapidement perçus comme des salauds, des mauvais coups, des goujats, ou que sais-je encore, aux yeux de femmes de plus en plus exigeantes avec ces derniers.
Pourquoi les femmes ont-elles besoin de recettes miracles venues de ce que certaines vont jusqu’à appeler une « bible » pour garder un bad boy ? Devrions-nous commencer à distribuer des fessées dans un moment d’intimité parce que le dernier Glamour affirme que « c’est branché » ? Aurions-nous aussi peu confiance en notre instinct ? Les magazines féminins sont-ils la suite logique des conseils un peu naïfs donnés de mère en fille pour réussir sa vie matrimoniale ? Les femmes bafouées, trahies et trompées le sont-elles parce qu’elles ne se sont pas assez offert le luxe d’être… chiantes ?
Sur ce, je m’en vais fesser mon mec pour le punir d’avoir acheté Closer.
Le coup de l'huile d'olive sur les cheveux m'a tué !!
RépondreSupprimerNous sommes toutes, un jour ou l'autre, victime des conseils de ces magazines stupides !
Oui, à 15 ans ça nous rassure, ça compense notre absence de confiance en nous-mêmes. Et pourtant, aussi fière / indépendante / assurée qu'on puisse être on prend un plaisir inexplicable à lire des absurdités sexistes, même passé le cap des 16 ans...
Sommes nous toutes (pardon, tous ! virility fail, indeed...) maso ?
Le pire dans tout ça, c'est que ça nous obsède toutes : http://half-pennies.com/deteste-carrie-bradshaw-vogue/
Bisous baby bunny ;)