De la journée de la femme, du petit-déj au lit et du lavage de bagnoles gratuit


La journée de la femme, quésako ?

Pour faire simple, c'est une journée dans certains pays, fériée, qui a lieu le 8 mars et qui est initiée dans le monde entier pour célébrer les droits des femmes, pointer du doigt la condition féminine et revendiquer l'égalité hommes-femmes. 

La journée de la femme est étroitement lié au mouvement féministe (à ne pas confondre avec le féminisme radical lourdement critiqué, ndlr). 

Mais à l'heure actuelle, ce que représente la journée de la femme n'est pas toujours très clair dans la tête des gens. Non, la femme ne demande pas de code promo pour le 8 mars.


La journée de la femme, c'est pas la Saint-Valentin, ni une opé charité.


Libération le dit très justement dans son article "journée de la femme, journée de la pouffe ?" : à l'approche de la journée de la femme, une montagne de pubs et d'opérations spéciales nous tombent dessus, plus surprenantes les unes que les autres. D'ailleurs, si t'es une nana, sache qu'aujourd'hui tu peux aller faire laver gratuitement ta bagnole chez l’Éléphant bleu, tu peux voyager en train pour seulement 8€ (comme le 8 mars, haha) et tu peux voir chaque femme de mon entreprise se faire offrir une rose et la recevoir avec un sourire jaune (c'est pareil que le rire jaune, mais en sourire). 

La journée de la femme, c'est pas une journée contre les hommes.

La pensée commune a vilainement tendance à associer la journée de la femme au mouvement féministe, un courant de pensée qui met l'égalité homme-femme au coeur de ses fondements. 

Aujourd'hui, la journée de la femme est souvent perçue comme découlant d'une forme extrême de féminisme appelée le féminisme radical qui consiste en la négation de la condition masculine. De cette manière, le féminisme radical affirme que les hommes ne rencontrerait pas les problèmes que rencontrent les femmes, à savoir qu'ils ne seraient pas battus, harcelés, moins bien payés que le sexe opposé ainsi qu'une longue liste de stéréotypes sexistes. Cette idéologie consiste presque en une victimisation perpétuelle de la femme. 

Heureusement et malheureusement, ce mouvement est aujourd'hui critiqué de manière acerbe. Heureusement, parce qu'on ne peut pas laisser passer ce genre de message enfantin, simpliste et relevant d'une désinformation inquiétante. Malheureusement, parce que le féminisme radical empiète sur les plates-bandes du "bon" et du "juste" féminisme qui se bat pour les droits des femmes.

Associer la journée de la femme au féminisme radical, c'est mal donc, et il ne faut pas le faire. D'accord ?

La journée de la femme, c'est pas que le 8 mars.

Je sais, ça fait très féministe comme titre. Mais c'est pas moi qui l'ai dit, c'est Najat Vallaud-Belkacem, la ministre des droits de la femme, et elle a raison. Avoir créé une journée de la femme, c'est avoir donné l'occasion aux décideurs de réduire le temps de réflexion en terme d'évolutions sociales et politiques à 24 h dans l'année. François Hollande en fait la démonstration avec un plan d'action divulgué à l'occasion de cette journée (pour info, seront à l'ordre du jour en 2013, la lutte contre la violence, la parité politique et l'accroissement du nombre de femmes au Panthéon).
Je ne doute pas que la France s'y tiendra mais ces réflexions doivent faire l'objet de discussions récurrentes, tout comme la condition des enfants ou celle de l'homme dans la société ainsi que bien d'autres sujets. Parce que la journée de la femme, ce sera vraiment bien quand on n'aura pas à la fêter.


C'est donc pas utile de vous faire offrir des fleurs, ni de demander à vous faire servir le petit déj au lit, ni de pleurnicher comme moi ce matin auprès de votre copain : "c'est la journée de la femme, hein dit, faut bien t'occuper de moi et être gentil". 

Cela dit, j'ai quand même une rose pour décorer mon appart', et ça c'est bien.